Internet en Afrique : « Les coupures d’Internet réduisent l’économie d’un État « 

9 mai 2019 0 Par Ana Kam


Une étude a révélé vendredi que les
coupures administratives d’internet ont coûté depuis 2015 l’équivalent de 200
millions d’euros aux pays d’Afrique
subsaharienne.

« Les coupures d’internet, même de courte durée, perturbent la croissance économique,
interrompent des services essentiels, mines la confiance des investisseurs et dégradent l’image du pays. Les gouvernements africains devraient s’interdire ce genre de
fermetures », indique l’étude.

La Coalition pour les politiques
internationales sur les technologies de la communication et de l’internet en Afrique australe et de l’Est (CIPESA), auteur de l’étude, dénonce le recours croissant des gouvernements aux interruptions
« politiques ».

Selon le rapport dévoilé à Johannesburg, 12 pays ont eu recours à ces mesures, le plus
souvent avant des élections ou en périodes de manifestations.

La dernière de ces mesures a été ordonnée au Togo, où internet a été interrompu alors que l’opposition multiplie depuis des semaines les manifestations contre le
régime.

« 36 jours d’interruption administrative du web ordonnée depuis 2015 en Ethiopie ont coûté au pays 123 millions de dollars (environ 103 millions d’euros) », ajoute le
rapport.

Le coût des coupures imposées pendant 93 jours par les autorités de Yaoundé aux deux provinces anglophones du Cameroun,
agitées par des manifestations en faveur de leur autonomie, a été évalué à 38 millions de
dollars (31 millions d’euros).

Des mesures similaires ont été récemment décrétées à la veille des examens nationaux
en Ethiopie, pendant les élections au Tchad, au Gabon ou en Ouganda et pendant des vagues de contestation populaire en
République démocratique du Congo (RDC), au Burundi, en Ethiopie et au Togo.

Au total, l’accès au réseau internet a été coupé pendant 236 jours cumulés en Afrique ces deux dernières années.

« Bien loin de favoriser la stabilité (…) en période de manifestations, élections ou examens, ces mesures mettent en danger l’activité économique et empêchent le retour
à l’ordre normal », a insisté le rapport de la Cipesa.